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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Décryptage des élections présidentielles de 2007 (1)

La racaille de Neuilly est dans la place...

La Peur Présidente...


Enquête (sortie des urnes) :
- Integral de l’article : Ipsos

Le nouveau Président de la République doit la netteté de sa victoire au soutien important des électeurs de plus de 60 ans. Il obtient 61% des suffrages des 60-69 ans (catégorie de population où les femmes sont majoritaires), 68% chez les plus de 70 ans.

Si les plus jeunes (18-24 ans) votent à 58% pour la socialiste Ségolène Royal, les 25-34 ans ont élu à 57% le candidat UMP et il fait jeu égal avec Mme Royal chez les 35-44 ans. M. Sarkozy a aussi capté le vote des salariés du privé (53%) quand ceux du public préfèrent Mme Royal (57%).

Le candidat de droite fait aussi des scores élevés dans les milieux populaires : 49% des employés ont voté pour lui, ainsi que 46% des ouvriers.

Sur le plan géographique, Nicolas Sarkozy fait ses scores les plus importants dans des bastions du Front national : Provence-Alpes-Côte d’Azur (61,84%), Alsace (65,5%), Champagne-Ardenne (58,53%), Lorraine (54,65%). La Corse l’a également plébiscité (60,12%).Mais il atteint aussi 51,76% des voix dans le Nord, bastion de la gauche.

Mais la victoire du candidat UMP tient aussi à la faiblesse programmatique de la gauche. Selon Ipsos, seuls 55% des électeurs de Ségolène Royal avaient envie qu’elle soit présidente, 42% étant surtout motivés par la volonté de faire barrage au candidat UMP.

Plus globalement, le bon score de la candidate socialiste chez les 18-24 ans (58%) ne suffit pas à contrebalancer le vote du "troisième âge", qui était déjà acquis à la droite en 1995 dans les mêmes proportions ; avec le vieillissement de la population, les contingents deviennent néanmoins de plus en plus importants.

L’hypothèse assez séduisante sur le papier d’un vote féminin acquis à Ségolène Royal est d’ailleurs contredite par l’attractivité de Sarkozy dans cet électorat : les deux tiers des femmes de soixante ans et plus ont voté pour lui.

En plus du soutien des électeurs âgés et ruraux, Nicolas Sarkozy a tué le suspens en réussissant des scores plus qu’honorables dans les milieux populaires et particulièrement les classes moyennes inférieures : 49% des employés et des professions intermédiaires ont voté pour lui, 46% des ouvriers. Il a carrément gagné chez les moins diplômés, avec 51% des suffrages chez les sans-diplôme, 54% chez les titulaires d’un BEP ou CAP. Si 56% des électeurs dans les foyers aux "revenus modestes" ont choisit Ségolène Royal, le rapport de force est inversé dès la tranche supérieure : 53% pour Nicolas Sarkozy chez les revenus "moyens inférieurs".

Comme le suggérait Eric Dupin au cours du dernier forum Ipsos avant le 2nd tour, Nicolas Sarkozy a finalement réussi, comme d’ailleurs la droite aux Etats-Unis, à prendre la gauche en sandwich : les riches qui veulent rester riches et les pauvres qui veulent devenir riches l’ont emporté sur la classe moyenne.

Enquête Ipsos réalisée dimanche par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 3.609 personnes, selon la méthode des quotas.


La fracture générationnelle


C’est le vieillissement de la population* qui tire le corps électoral français vers la droite.

Loin d’être le candidat du travail et des forces vives comme son discours volontariste semble l’affirmer, Nicolas Sarkozy serait en fait celui de l’inquiètude et des peurs ressenties par une population vieillissante.

* L’espérance de vie à la naissance constitue un excellent indicateur pour connaître du vieillissement de la population. Pour les hommes, l’espérance de vie est de 74,9 ans ; pour les femmes, l’espérance de vie est de 82,4 ans.


La France a-t-elle viré à droite ?


A l’analyse des résultats du premier tour de l’élection présidentielle au niveau national et dans certaines communes de gauche, la question mérite d’être posée.

- Selon l’enquête Ipsos

Avec un score de 36 %, les gauches sont plus que jamais minoritaires dans le pays. Il ne faut pas oublier cependant que parmi les 6,8 millions de voix recueillies par François Bayrou, entre 30 et 40 % provenaient de la gauche ou du centre-gauche...ce qui modifie quelque peu la perspective. Et d’ailleurs le second tour viendra montrer que même s’il devait être élu, le candidat de la droite ne le sera pas avec un score dépassant 55 %. Cela serait déjà beaucoup mais ne traduirait pas une domination écrasante de la droite.

L’hypothèse d’une hégémonie électorale de la droite est donc difficile à valider arithmétiquement pour peu qu’on s’arrête un instant sur les chiffres. Pour autant, cette hégémonie est bel et bien en train de s’installer au plan idéologique et s’est traduite par un déplacement du centre de gravité de la vie politique française sur toute une série d’enjeux et débats. Si les rapports de force n’ont pas considérablement évolué au cours des dernières années (rappelons les déroutes de la droite aux régionales et européennes de 2004), l’identité et les programmes des deux camps ont connu une profonde transformation.

Dans ce contexte, la droite partait donc avec un avantage certain et Nicolas Sarkozy a décidé de l’exploiter en durcissant et droitisant considérablement le programme du parti. Bouclier fiscal, exonération des droits de succession, baisse des prélèvements, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais aussi création d’un Ministère de l’immigration et de l’identité nationale, ces multiples messages envoyés ont été reçus cinq sur cinq par les différentes composantes de la « droite décomplexée » qu’il appelle de ses vœux.

30 % et moins 13 points pour Le Pen à Beaucaire dans le Gard, 38 % et moins 11 points pour le FN à Haguenau dans le Bas-Rhin, 41 % et moins 14 points à Sallanches en Haute-Savoie, la droite dure, qui avait progressivement rallié le FN, rentre dans le giron de l’UMP.

A la tête d’une droite conquérante et face à un gauche sur la défensive, Nicolas Sarkozy n’a pas pour autant poussée trop loin les feux de l’ultra-libéralisme. En témoignent notamment ses sorties sur les « patrons-voyoux et leurs parachutes dorés », sa volonté de faire jouer de nouveau à l’Etat un rôle en matière de politique industrielle ou sa critique de l’Euro fort. Tout se passe donc comme si la droite était aujourd’hui idéologiquement dominante sur les questions économiques, de sécurité et d’immigration mais qu’une résistance à la mondialisation et un rejet du capitalisme financier et de ses excès (licenciements boursiers et délocalisations) étaient également très largement partagés par une majorité de Français comme l’a montré le référendum européen.

- Jérôme Fourquet Directeur-adjoint du Département Opinion publique


Nicolas Sarkozy, ou la victoire large d’une droite sans complexe


- Article complet : dans Le Nouvel Observateur

AP | 07.05.2007 | 17:59

Nicolas Sarkozy a remporté son pari dimanche : quelque 63% des électeurs de Jean-Marie Le Pen au premier tour ont voté pour lui malgré les appels de leur leader à s’abstenir, selon un sondage Ipsos pour France-2, Europe-1, "20 minutes" et "Le Point". "C’est la première fois en 25 ans qu’il y a une reconquête électorale du Front national", souligne à l’Associated Press Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF, le centre de recherche politique de Sciences Po. Reste encore à savoir si Nicolas Sarkozy fera subir au FN ce que François Mitterrand avait fait au PCF : un étouffement progressif.

Mais sa victoire est loin de se limiter à son camp. Il fait des scores élevés dans tous les milieux et dans toutes les classes d’âge.

Au total, Ségolène Royal arrive en tête dans moins d’un tiers des départements français, dont la Seine-Saint-Denis (56,54%). Elle fait ses meilleurs scores en Aquitaine (51,65%) et en Bretagne (52,62%).

Alors qu’il était au gouvernement depuis cinq ans, Nicolas Sarkozy a rendu à la droite des scores qu’elle n’avait plus connus depuis les débuts de la Ve République.

Pour Pascal Perrineau, "le Parti socialiste n’a pas tiré les conséquences de son échec historique de 2002". Se cantonnant à "une rénovation cosmétique", il "a cru qu’il allait pouvoir cacher son manque de renouvellement derrière l’image de Ségolène Royal. Cela n’a pas suffi".AP


A Gauche option Alternative

La "démocratie" contre la démocratie


- de Patrick MIGNARD

- Source :Bellaciao

Pour instaurer un système autoritaire/dictatorial on n’a pas forcément besoin de la violence.On sait depuis le milieu du siècle précédent que le processus dit démocratique peut mettre à mort, par sa propre logique,... la démocratie. S’il est certainement moins spectaculaire que le recours à la violence physique, il n’en est pas moins plus redoutablement dangereux... et les conséquences n’ont rien à envier, en gravité, au coup d’état militaire.

L’incompétence, quand ce ne sont pas la bêtise, la bassesse et la trahison des "hommes et femmes de progrès"(?) sont généralement à l’origine de ces catastrophes (faut-il donner des exemples, des dates et des noms ?).

Le silence, l’inaction dans les combats de la plupart des élus et dirigeants du PS, voire parfois, du PCF,(Ajout Village Fédéral:Pendant ces cinq années de régression sociale), ont fait le reste.


La "révolution" néo conservatrice en marche


L’incompétence historique, légendaire, de ce qu’il est convenu d’appeler la Gauche... au sens le plus large du terme nous a désormais plongé dans une situation catastrophique. Ce sont ces pseudo théoriciens et autres «  penseurs » politiques de pacotilles... en fait parfait bureaucrates, ou idéologues de Cour, qui nous ont conduit là où nous sommes aujourd’hui.

Car, comment expliquer que ce nouvel élu lié aux milieux financiers, porteur d’un bilan politique catastrophique puisse avoir un électorat aussi fourni et en particulier parmi les plus déshérités ? De deux choses l’une :

ou bien le peuple est complètement débile... mais alors soyons cohérent... et ne parlons plus de démocratie....

ou bien tout est fait, avec la complicité de toute la classe politique pour enfermer ce peuple, dont on se méfie, mais dont on a besoin pour assurer sa légitimité, le débiliter, l’infantiliser, le rendre dépendant des experts et autres pseudo leaders politiques et économiques, le manipuler avec les médias et le formater aux exigences d’un système parfaitement contradictoire avec ses intérêt et ses aspirations.

Pour ma part je fais le choix de la deuxième solution... et je ne suis pas certain, qu’à droite comme à gauche on ne se situe pas, sans le dire évidemment, dans la première.

Désormais les choses sont claires... aux yeux de la majorité légale du peuple, ce sont les « solutions » conservatrices et réactionnaires qui l’emportent.

On a échappé à LE PEN en 2002, on n’a pas échappé à SARKOSY en 2007... et qu’a-t-on fait concrètement, socialement, sérieusement, entre 2002 et 2007 ? Rien.

La « révolution » néo conservatrice est désormais sur les rails... et ce n’est pas la Gauche qui fera dérailler le convoi... au contraire, elle court à la prochaine gare pour essayer de monter dans la locomotive.

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Décryptage des élections présidentielles de 2007 (2)

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