Depuis quelques mois, un collectif se réunit chaque mercredi : Résistance au Travail Obligatoire.
Résister , c’est créer : et au fil des occupations nous avons la prétention d’avoir beaucoup créé : nos occupations ne sont pas symboliques : on n’occupe pas pour occuper, mais pour faire peur aux patrons ou à leurs exécutants, alors on hurle, on utilise le mégaphone en intérieur, on tape du poing sur la table.
Mais on n’occupe pas juste pour se défouler, alors on fouille les placards, on photocopie les conventions adecco, mairie de paris , on enregistre nos discussions parce qu’une fois qu’on a bien hurlé, on apprend à poser les bonnes questions.
On n’occupe pas pour perdre du temps mais pour leur faire perdre le leur : et les directeurs de cabinet des élus, les directeurs des ressources humaines de la poste, les pdg de boites de consultants se voient obligés de sauter dans un taxi pour venir répondre à nos questions .
On n’occupe pas juste pour discuter avec les décideurs qui n’ont pas grand chose à nous apporter mais pour rencontrer d’autres précaires : alors on se balade avec nos tracts et notre bla-bla devant les caf, les forums formation, les assedic.On rencontre des bonnes femmes énervées par le prix des clopes, des rmistes qui n’ont jamais bossé, des polonais qui voudraient arrêter, des travailleurs sociaux fatigués.
On s’est rencontrés sur les assises de l’insertion mais notre calendrier n’et pas le leur, ni celui de la cgt, les actions se font à notre rythme, on en a besoin tout le temps et pas seulement quand ils décident une nouvelle saloperie.
La presse nous ignore et condescend parfois à citer AC dont nombre de militants participent à nos actions.Mais des chômeurs de l’orne nous écrivent et ça vaut bien libé..
Qu’est ce qu’on y gagne ?Beaucoup de bons moments et ,du contrôle social en moins parce qu’unprécaire qui ramène vingt accompagnateurs quand son conseiller anpe ou son travailleur social le fait chier, a de grandes chances qu’on lui foute la paix quelques temps, même en cette période de pressions accrues.
Du savoir aussi, mine de rien, en quelques mois, on est devenus imbattables, sur l’insertion et ses vautours, les moyens de résister légalement pour les rmistes, ou comment gratter un maximum de miettes ?
Le RTO se réunit tous les mercredis à 18 heures au 23, bis rue Mathis, métro crimée et il est grand temps que d’autres résistants créent leurs collectifs