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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Gauche de gauche...état d’urgence politique

Extraits du rapport introductif à la première université d’été de PRS, les 1er, 2 et 3 juillet 2005

Source : Le Reseau des bahuts
- Par François Delapierre / samedi 9 juillet 2005.

Ce que nous appelons l’état d’urgence politique, c’est lorsque les différentes crises qui habitent la société convergent et entrent toute(s) ensemble en zone critique.Elles se superposent et se renforcent alors dans un processus cumulatif ; En France, crise sociale, crise démocratique et crise nationale fusionnent dorénavant en un processus unique.

C’est un cocktail détonnant que l’on retrouve lors de toutes les grandes secousses de notre histoire : 1789, la Commune, 1936, la Libération.


La pensée unique néolibérale ne bénéficie plus de l’adhésion des peuples. Cet ordre des choses est devenu insupportable au plus grand nombre. Les révoltes se succèdent. Même si elles ne débouchent pas sur des victoires, elles s’étendent au lieu de s’éteindre.

Du coup, le paysage est dominé par la délégitimation de tous les pouvoirs qui organisent la vie commune de la cité.

Le référendum a affiché spectaculairement cette situation et par là même, il l’a aggravée. Depuis les résultats, la rage des élites continue à s’étaler et à creuser le fossé qui les sépare d’un peuple qui ne supporte plus d’être méprisé.

On peut donc dire que la routine politique dominante des vingt dernières années arrive à son terme. Combien de temps cela prendra ? On ne le sait pas. Dans quel sens la crise se dénouera-t-elle ? On ne le sait pas non plus. Mais il est sûr que cela ne peut plus durer et que l’on va vers de grandes secousses.

Cela ne signifie pas que nous allions vers un mouvement chaque jour ascendant. Il ne s’agit pas d’un processus léinéaire. Il y aura des hauts et des bas. Mais cela ne modifie pas le diagnostic général. Cela correspond d’ailleurs à l’instabilité politique de la période.

Se caler uniquement sur ces hauts et ces bas de la mobilisation populaire, c’est comme si l’on avait annoncé lors de la fête de la Fédération en 1790 que la Royauté était sauvée, deux ans avant le raccourcissement de Louis Capet.

Cela ne veut pas dire non plus que l’issue de la crise nous soit nécessairement favorable. L’histoire n’est pas écrite. Le danger de l’extrême droite n’est pas écarté. La campagne référendaire nous a permis de repasser en tête dans la course de vitesse qui se mène avec le FN.

Contrairement à ce qu’a déclaré François Hollande, l’incapacité du Front National à imposer sa présence et ses thèmes (souvenez-vous du bide de son rassemblement annuel le Premier mai) n’a pas été le fruit d’une stratégie délibérée de sa part.

Elle a correspondu à une inversion de tendance dans des catégories qui l’avaient suivi jusqu’ici. Mais ce que l’aciton politique a fait, l’action politique peut le défaire.

La gauche devra donc se montrer capable de diriger durablement le mouvement de révolte populaire contre le néolibéralisme. Il nous faudra aussi faire face aux effets désastreux de la stratégie libérale-sécuritaire adoptée par la droite depuis le 29 mai

. Les gesticulations et les provocations de Sarkozy visent à substituer la question nationale et la question sécuritaire à la question sociale.

C’est un cadeau au Front national, dont la droite a cyniquement besoin pour contrer la progression de la gauche au coeur de l’électorat populaire.

Dans ce climat d’urgence politique, la quesiton républicaine surgit comme un enjeu central. Ce ne sont pas les efforts de PRS qui remettent la question républicaine au coeur de l’actualité : c’est l’actualité qui nous commande de faire la clarté sur des questions trop longtemps négligées par la gauche.

Quelle réponse politique ? Premier point à souligner : nous pensons qu’une réponse proprement politique est nécessaire. Il y a une crise politique en France et en Europe. Il faut donc une réponse politique à ces deux niveaux. Ce sont alors toujours les mêmes questions qui se posent : quel projet, quelle stratégie, quelle organisation pour y parvenir ?

Notre projet, c’est la République Sociale.

C’est un projet pour temps de crise. Il répond au caractère sans précédent de l’offensive néo-libérale qui s’en prend maintenant à l’os dur : la forme républicaine du pays, la souveraineté populaire, les services publics....

Vouloir rétablir la souveraineté populaire en France, c’est déjà refuser que cette majorité illégitime se maintienne au pouvoir malgré les désaveux qu’elle a subis. C’est pourquoi je vous propose de nous engager dès la rentrée dans une campagne pour la dissolution de l’Assemblée Nationale....

Pour redonner au peuple la capacité de peser réellement sur les politiques menées en son nom, il faudra aussi ouvrir le chantier de la VIe République.... En Europe, enfin, il n’y a pas d’autre réponse au rejet populaire qu’une Constituante qui redonne le pouvoir aux citoyens.

Le néolibéralisme n’est pas qu’un système économique, social et politique. C’est aussi un système culturel qui diffuse l’individualisme, le consumérisme et encourage toutes les formes de communautarisme. Les républicains sociaux doivent être à la pointe de la bataille culturelle contre le capitalisme de notre époque.

Cela veut dire par exemple que le combat laïque et le combat social sont indissociables.... Notre stratégie, c’est l’union des gauches.... Si PRS n’avait qu’un mot d’ordre, ce serait "union des gauches". République sociale, c’est l’identité de PRS, c’est marqué dessus !

Mais l’union des gauches, c’est non seulement la stratégie que nous défendons, c’est aussi ce à quoi nous entendons très concrètement contribuer par notre action....

Notre outil enfin c’est PRS. La campagne a donné un profil bien particulier à notre association. Elle n’en changera pas. PRS est autonome par rapport aux partis de gauche.

Mais elle ne prétend pas les remplacer. Face à notre seul adversaire, la droite, nous voulons jouer le rôle d’un trait d’union utile à gauche. Nous travaillons à l’élaboration d’orientations qui fassent culture commune à gauche.

Nous sommes une association militante, engagée dans des campagnes de terrain, immergée dans les collectifs qui quadrillent le pays. Nous devons enfin, et nous avons commencé à le faire, développer la dimension internationale de notre combat...

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