Saïd Bourarach, un père de famille d’origine marocaine, a été sauvagement lynché, mercredi 31 mars, dans l’exercice de ses fonctions de vigile, par au moins six personnes, aux abords du canal de l’Ourq.
Le PIR présente à sa famille, notamment à sa veuve et aux deux orphelins qu’il laisse, ses condoléances les plus attristées. Il dénonce le peu d’émotion manifesté par les pouvoirs publics, pour un tel crime. Cela, de toute évidence, s’expliquant par l’origine de la victime mais aussi par celle supposée ou réelle de ses agresseurs. Ainsi, il est de notoriété publique que si Saïd avait eu la bonne couleur de peau ou la religion correspondant à celle du "corps français traditionnel", les pouvoirs publics, s’agissant de l’assassinat d’un agent de sécurité, se seraient précipités à son chevet.
Ainsi, le ministre Hortefeux pourtant en tournée dans le département concerné le mercredi 31 Avril 2010 n’a même pas daigné visiter la famille. Ceci n’est pas nouveau. A chaque fois qu’un arabe, un noir ou un musulman est tué ou blessé par des racistes, en uniforme ou en civil, nous savons alors que très peu d’empressement sera mis à éclaircir les circonstances de son décès. Par ailleurs, plus de quatre versions différentes de l’assassinat de Saïd ont été livrées depuis ce jour.
Comme dans l’affaire Ali Ziri, un retraité algérien de 69 ans, mort, après un tabassage dans un fourgon de police, en juin dernier et dont les proches attendent toujours que justice soit faite. A ce jour, ils sont des centaines de parents d’assassinés à subir ce déni de justice. Plus grave, certains journaux ont cru bon se faire les porte-paroles des tueurs, qui, au nombre de six, ont prétendu n’avoir fait que se défendre contre un homme, seul, qui aurait tenu à leur encontre des propos anti-sémites.
Comme d’habitude, on tente de ternir la mémoire de la victime "bronzée", par des accusations infamantes pour couvrir le ou les responsables. Celles ci, relayées, sans un début de preuve par certains médias, offensent gravement la mémoire de Saïd Bourarach et insultent sa famille. Tout comme Sarkozy, en 2005, avait menti en disant que Bouna Traoré et Zyed Benna, les jeunes de Clichy-sous-bois, morts dans un transformateur EDF, étaient connus des services de police et avaient un casier judiciaire.
Nous en avons assez d’enterrer les nôtres de la sorte, du mépris et du déni de justice. Nous sommes d’une origine, d’une couleur de peau ou d’une religion que l’on vilipende, stigmatise et couvre d’insultes jusqu’à la nausée. Les accusations de voleur, d’ivrogne, de drogué, de fanatique religieux ou d’antisémite, portées contre nous, n’ayant pas d’autre but que de justifier après coup, la mise à mort de nos frères. Elles ont aussi un autre objectif : celui d’occulter les motivations racistes de leurs meurtriers.
Le PIR exige que toute la lumière soit faite sur le meurtre de Saïd Bourarach, quels qu’en soient les auteurs. Il exige également que des excuses publiques soient présentées à sa famille par tous ceux qui ont relayé les fausses accusations d’antisémitisme proférées par ses meurtriers. Mais aussi qu’un hommage public lui soit rendu, comme à tout agent de sécurité tombé dans l’exercice de ses fonctions, de la part des autorités locales et nationales.