La fermeture annuelle, mardi 18 avril, du plus grand centre d’hébergement parisien, La Mie de pain, pose à nouveau la question de la survie des sans-logis pendant les beaux jours.
La Mie de Pain, c’est 442 lits et 600 repas servis chaque jour. Comme chaque année, le centre d’hébergement ferme ses portes jusqu’en octobre. Une dizaine de pensionnaires réguliers de l’association se résignent à retrouver la galère de la rue, car pour eux, la misère ne disparaît pas avec l’arrivée du printemps. Pourtant, les associations réclament plus de moyens pour garder ouverts les centres toute l’année.
5 000 nouvelle places d’hébergement d’ici 2009
La ministre déléguée à la Cohésion sociale, Catherine Vautrin, a accordé un budget de 50 millions d’euros qui devrait permettre la création de 5 000 nouvelles places d’hébergement ouvertes toute l’année d’ici 2009, dont 500 en 2006. Mais pour Françoise Jeanson, présidente de Médecins du monde, « ce ne sont pas 500 places à la fin de l’année, c’est 5 000 places tout de suite qui sont nécessaires. »
Les associations regrettent quand à elle que la prétendue concertation prévue ait eu lieu après la décision du gouvernement. « C’est la méthode du gouvernement, décider avant, se concerter après », commente un responsable associatif.
Elles dénoncent aussi le manque de crédits, ainsi que la lenteur de la mise en place du dispositif et réclament une équipe sociale renforcée (avec notamment des psychologues) ainsi que plus de moyens en alcoologie. Contrairement à une idée reçue, une majorité des décès de sans-abri ont lieu durant l’été et le printemps.
Arnaud Mouillard