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Covid 19 : Chronologie d’un scandale d’État : quand les faits dépassent la fictionSource, informations supplémentaires et références :
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6 avril 2020 La France a connu ces derniers mois une pandémie exceptionnelle dans son histoire. Lors de cette crise, des milliers de blouses blanches ont été envoyées combattre le virus sans matériel et des millions de français-es ont été abreuvé-es d’informations fausses et contradictoires. Entre amateurisme et négligences, entre mensonges et rétention d’informations, cette chronologie sourcée et documentée offre à celui qui cherche la vérité un retour sur l’incroyable enchaînement des faits, des positions, des décisions et des déclarations des dirigeant-es français-es qui ont conduit et participé à ce scandale sanitaire. Ce travail ne sera jamais destiné à un but lucratif. Il se consacre uniquement à la révélation de ce scandale d’État et de la réalité des individus qui gouvernent la France. Pour bien saisir l’ampleur du phénomène, il est conseillé de consulter tout le document. Pour les lecteurs qui souhaitent bénéficier d’une vision d’ensemble, je considère les dates suivantes comme capitales : 22 janvier-29 janvier-31 janvier-19 février-24 février-29 février-1 mars-9 mars-15 mars-19 mars-25 mars-7 avril-13 avril-23 avril-26 avril-1 mai.. Du 3 au 11 janvier : la revue Science fait le point et parle pour la première fois d’une pneumopathie nouvelle apparue en Chine dans la ville de Wuhan. Nous apprenons dans ce laps de temps que les chercheurs chinois ont déjà isolé le virus, mis au point un test de dépistage et partagé le séquençage génétique du virus avec le reste de la communauté scientifique mondiale. 11 janvier : c’est le jour ou Agnès Buzyn envoie un message à Edouard Philippe et Emmanuel Macron pour les informer de la situation et sa potentielle gravité. Information que nous avons eu après-coup lors des révélations d’Agnès Buzyn au journal Le Monde. 14 janvier : Une note précoce de la direction générale de la santé mentionne déjà l’idée d’une propagation probable du virus et le port nécessaire du masque pour toute suspicion ou présence de signes cliniques évocateurs du Covid-19. Une partie de la note est explicite : “De façon générale, il est rappelé que la prise en charge d’un patient présentant des signes respiratoires infectieux doit s’accompagner de la mise en place de protection chez le patient (masque chirurgical) et le professionnel de santé (masque, lunettes et hygiène des mains)”. 22 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : la mission COREB nationale qui est spécialisée dans le risque épidémique et biologique publie ses recommandations et ses informations concernant l’épidémie imminente de Covid-19. Elle préconise notamment le port du masque dès la présence ou la suspision de fièvre et de toux. 24 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : nous constatons les premiers malades sur le sol français. Dans le même temps, lors d’un point presse A. Buzyn déclare que “le risque d’importation de cas depuis Wuhan est modéré, il est maintenant pratiquement nul”. 26 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : invitée du Grand Jury RTL, A. Buzyn toujours assure que les stocks de masques sont pleins et prêts pour l’émergence d’un virus, que les autorités pourront distribuer le masque si besoin mais que dans tous les cas ils ne servent à rien. 29 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : l’ancien secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale Louis Gautier alerte les médias sur la situation concernant la crise à venir et s’alarme de l’absence de mesures au plus haut niveau de l’État. 30 janvier (cas positifs 6 ; décès 0) : toujours selon les déclarations de A. Buzyn dans l’après coup au journal Le Monde, elle déclare ce jour à E. Philippe que les élections municipales ne pourront “sans doute pas se tenir”. Le même jour, dans un article de Science, la revue rapporte que l’OMS considère le coronavirus comme une urgence de santé publique au niveau mondial alors que la maladie à ce jour du jeudi 30 janvier s’est déjà propagée dans 18 pays, compte 8000 cas positifs et 170 décès sur le globe. 31 janvier (cas positifs 6 ; décès 0) : Marie Fontanel, conseillère santé du président de la République depuis le début du quinquennat, quitte l’Élysée le 31 janvier alors que l’OMS vient de déclarer « l’urgence de santé publique de portée internationale ». Du 5 février au 11 février (cas positifs 11 ; décès 0) : la revue Science révèle que des patients asymptomatiques risquent d’être contagieux et évoque le risque de pandémie. “Le nouveau coronavirus sera-t-il contenu ou évoluera-t-il en pandémie ?” titre-t-elle. Dans le même temps, des journalistes font état des premières pénuries de tests de dépistage “pour le nombre exponentiel de cas” alors que les laboratoires chinois sont tous mobilisés. 14 février (cas positifs 11 ; décès 0) : A. Buzyn annonce sur France Inter qu’elle ne sera pas candidate aux élections municipales. 16 février (cas positifs 11 ; décès 0) : A. Buzyn annonce qu’elle sera candidate aux élections municipales. A ce moment précis, comme elle le dira plus tard dans le journal Le Monde, elle avait connaissance de l’imminence de la ”vague”. Elle laisse donc le ministère de la Santé et les dossiers urgents à Olivier Véran qui n’a jamais été ministre. Deux jours avant elle disait avoir “un agenda trop chargé” pour démissionner de son ministère, notamment à cause de la “crise du coronavirus”. 19 février (cas positifs 12 ; décès 1) : alors que le risque de pandémie plane sur la planète, que tous les pays sont appelés à se préparer et que nous observons le premier décès sur le sol national, la France envoie dix-sept tonnes de matériel à la Chine (équipements médicaux, combinaisons, masques, gants, produits désinfectants…). Matériel qui aujourd’hui fait défaut. 24 février (cas positifs 13 ; décès 1) : le gouvernement continue de s’emmêler les pinceaux. O. Véran, lors de son point presse quotidien annonce la présence de “stocks stratégiques (de masques) dans les hôpitaux, dans un très grand nombre de cabinets libéraux et dans un grand nombre de services de l’Etat qui nous permettent de faire face à la demande (…) il n’y a donc aucun problème d’accès à ces masques pour toutes celles et ceux qui en ont besoin”. Le problème c’est qu’O. Véran aurait dit le contraire le jour même au président du syndicat des médecins généraux, Jacques Battistoni. Interrogé par CheckNews, le généraliste raconte : « Il n’y a pas de stock de FFP2, Olivier Véran me l’a confirmé lundi ». Toujours le 24 février alors que l’Iran est fortement touché par l’épidémie, une journaliste de France 24 partage son étonnement sur twitter sur l’absence de contrôle médical et sanitaire des voyageurs arrivant d’Iran à l’aéroport de Roissy. La réponse des autorités compétentes fait mention de l’application d’apparentes “mesures spécifiques” et de “mesures sanitaires”. Quelles sont-elles ? 25 février (cas positifs 13 ; décès 1) : les experts de Science commencent à mentionner le terme de pandémie, ces mêmes experts montrent qu’en Chine c’est le confinement général qui a permis d’endiguer l’épidémie. Le même jour, lors d’une interview sur RTL, O. Véran affirme qu’il n’y a plus aujourd’hui, de malades en circulation en France. Un instant plus tard dans la même interview, à la question de savoir combien de personnes sont contaminées sur le sol national O. Véran assure qu’il est impossible d’y répondre se contredisant tout seul en l’espace de quelques minutes. Au jour du 26 février, l’Italie, principalement du nord, compte 400 cas de Covid-19 et 12 décès. 27 février (cas positifs 38 ; décès 2) : l’après-midi, à l’issue d’une réunion à Matignon avec les chefs de partis, Edouard Philippe déclare “Je veux rassurer les Français(…)il n’y a lieu ni d’avoir peur, ni d’être négligent”, tempère-t-il. Le même jour, il annonce la commande de 200 millions de masques de protection pour pallier la pénurie qu’O.Véran nie depuis le début. Il n’existe en ce jour du lundi 27 février aucun consensus parmi les trois hommes centraux du gouvernement. 29 février (cas positifs 100 ; décès 2) : le lendemain du passage au “stade 2” de l’épidémie E. Macron préside un conseil de ministre consacré au coronavirus. Sur le site de l’Elysée il est expliqué qu’“après avoir échangé avec les professionnels de santé, Emmanuel Macron réunit aujourd’hui un Conseil de défense suivi d’un Conseil des ministres pour mobiliser tous les moyens de protéger les Français”. Pourtant, au sortir de ce Conseil de Défense, E. Philippe annonce l’utilisation du 49–3 pour la réforme des retraites mais aucun dispositif sanitaire en lien avec le coronavirus. Pire, sur le site de l’Elysée, dans le compte-rendu de ce conseil ministériel nous pouvons lire que “les élèves en retour de Lombardie et de Vénétie (régions fortement touchées) vont pouvoir retourner a l’école’’. Que “personne n’a besoin de porter un masque si un médecin ne demande pas d’en porter’’, que “se précipiter sur les pharmacies pour demander un masque peut créer une pénurie’’ et que ‘’des instructions vont être données aux pharmacies de ne pas délivrer de masque, sauf sur indication’’. Le même jour, nous apprenons que les militaires de la base aérienne de Creil dans l’Oise qui sont allés chercher les expatriés en Chine n’ont pas été mis en quarantaine mais ont bénéficié de permissions après leur retour de mission en territoire infecté. Ainsi, les militaires de l’escadron Esterel qui sont allés à Wuhan n’auraient pas été placés en quarantaine “ seulement en permission de quatorze jours à leur domicile, mais sans contrôle de leurs allées et venues, pas plus que celles de leurs familles ». L’Oise sera rapidement identifié comme un “cluster” par le ministère des Solidarités et de la Santé. 1 mars (cas positifs 130 ; décès 2) : quinze jours après avoir quitté son ministère avec les éléments connus et transmis par l’OMS sur les mesures à prendre et la dangerosité du coronavirus. Quinze jours après avoir quitté son ministère malgré ce que nous apprendrons par le journal Le Monde, à savoir la connaissance de la vague, A. Buzyn déclare : “si j’étais maire [de Paris], je sais exactement les mesures que je prendrais en cas d’épidémie”. La question de savoir pourquoi elle n’a rien fait en tant que ministre brûle donc les lèvres. 2 mars (cas positifs 191 ; décès 3) : la revue scientifique Science présente un rapport qui révèle que les chinois ont réussi à endiguer l’épidémie en demandant à toute la population des clusters de porter des masques en parallèle d’une rapidité de dépistage et de traçage. Le même jour, Sibeth Ndiaye, la porte parole du gouvernement déclare sur France Info qu’il n’y a pas “à ce stade d’épidémie au sens médical du terme”. Dans le même temps, les écoles sont fermées dans l’Oise, clusters des Haute-Savoie mais pas ailleurs sur le territoire. Les marchés sont fermés mais pas les supermarchés. L’Obs décrit ces mesures comme un “casse-tête”. 4 mars (cas positifs 285 ; décès 4) : pour justifier ce “casse-tête” S. Ndiaye toujours, déclare sur France Inter qu’on ne ferme pas toutes les écoles de France lorsqu’il y a une épidémie de grippe, qu’il y a des stocks de masques, qu’il n’y a pas de risque de pénurie, que tout le monde n’en portera pas car de toutes façons ils ne sont pas intégralement efficaces et qu’il faut évidemment aller voter. 6 mars (cas positifs 613 ; décès 9) : Brigitte et Emmanuel Macron vont au théâtre pour “inciter les gens à sortir malgré le coronavirus”. Incompréhensible. 9 mars (cas positifs 1412 ; décès 25) : O.Véran annonce sur BFM TV que la grippe passe généralement avec les beaux jours car les gens sortent et ouvrent les fenêtres. Pour le ministre de la santé français qui confond grippe et coronavirus, le confinement provoque la circulation du virus. L‘OMS somme pourtant déjà les pays Européens à confiner leur population pour endiguer l’épidémie. 12 mars (cas positifs 2876 ; décès 61) : Jean-Michel Blanquer déclare sur France Info que le gouvernement n’a jamais envisagé la fermeture totale des écoles car cela semble “contre productif”. Le journaliste lui demande si ce n’est pas envisageable de fermer les écoles même en cas de stade 3 ? Réponse du ministre : “ ce n’est pas notre modèle”. Le même jour A. Buzyn déclare que “le système de santé (français) est robuste et bien préparé”. Toujours le même jour E. Macron annonce la fermeture des écoles, crèches, collèges, lycées et universités jusqu’à nouvel ordre contredisant directement et le jour même son ministre de l’Éducation Nationale. 15 mars (cas positifs 5423 ; décès 127) : malgré la pénurie de gel hydro-alcoolique et de masques sur le territoire et la présence du virus, malgré la fermeture de toutes les écoles, crèches, collèges, lycées et universités jusqu’à nouvel ordre le gouvernement maintient le premier tour des élections municipales et appelle quarante-huit millions d’électeurs à aller voter au premier tour des municipales dans les 35.000 communes françaises. Ces élections se déroulent dans un climat de haut risque de contamination et offrent au virus une occasion de se répliquer en masse. Elles se déroulent évidemment avec un taux exceptionnellement haut d’abstention (55,25%) ou près d’une personne sur deux n’est pas allée voter. 16 mars (cas positifs 6633 ; décès 148) : E Macron annonce le confinement général le lendemain dans une allocution télévisée et revient sur le maintien des élections municipales en ces termes : “le jeudi, un consensus scientifique et politique s’est formé pour maintenir le premier tour des élections municipales”. Il est cependant difficile d’imaginer que toutes les voix scientifiques et politiques se sont portées pour un maintien des élections municipales puis en l’espace d’une nuit pour un confinement général de la population. La situation virale étant pratiquement identique à la veille, à savoir grave. Le maintien des élections municipales reste un élément trouble dans la gestion gouvernementale de la crise. Le même jour, l’OMS qui nomme la situation actuelle comme « une crise sanitaire majeure de notre époque » appelle à un dépistage massif du coronavirus. En effet, l’OMS préconise en urgence un dépistage pour chaque cas symptomatique contrairement au gouvernement français qui cible uniquement les personnes à risque. 17 mars (cas positifs 7730 ; décès 175) : A. Buzyn déclare au journal LeMonde : « Quand j’ai quitté le ministère je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu (…) on aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade ». A. Buzyn reconnaît donc avoir été en possession d’informations, avoir quitté son ministère en connaissance de cause et avoir engagé une campagne parisienne pendant l’imminence de “la vague du tsunami”. Pire, dans ce même entretien, face à la gravité des affirmations qui implique une crise sanitaire majeure à venir, A. Buzyn déclare : “je me demande ce que je vais faire de ma vie” se montrant davantage préoccupée par la suite de sa carrière que par les futures conséquences humaines et sociales de la crise imminente dont elle n’aura donc aucunement participé à enrayer. 19 mars (cas positifs 10 995 ; décès 372) : nous apprenons qu’une circulaire du ministère de la Santé demande de limiter drastiquement les admissions en réanimation des personnes les plus fragiles. L’Agence Régionale de Santé s’exécute en rédigeant une note détaillée. Ce document à destination des professionnels de santé révèle les consignes claires de l’ARS Île-de-France sur les admissions en réanimation et le choix des patients à sacrifier, faute de moyens. Toujours en ce jeudi 19 mars un collectif de médecins appelé C19 annonce son intention de porter plainte contre l’ancienne ministre de la santé, A. Buzyn, et le premier ministre, E. Philippe, devant la Cour de Justice de la République, estimant que ces derniers « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ». Leur initiative est appuyée par une pétition en ligne écrite le 21 mars qui a déjà recueilli 500 000 signatures en trois semaines. Enfin, pour le jeudi 19 mars nous pouvons lire que « l’imprévoyance du gouvernement et de l’administration française a été totale » et les autorités « auront des comptes à rendre », pour Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF). 20 mars (cas positifs 12 612 ; décès 450) : le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur Laurent Nuñez interrogé par Laurent Delahousse sur France 2 affirme qu’il ne manque pas de masques sur le territoire, aussi bien dans les hôpitaux publics que dans les EHPAD. Pourtant, le même jour le journal Ouest France titre : “La France dispose « d’un stock nul » de masques FFP2 alors qu’elle en comptait environ 700 millions il y a dix ans. Comment en est-on arrivé là ? Explications sur le manque de masques qui se fait cruellement sentir”. Encore le même jour, E. Macron déclare avec ironie féliciter ”tous ceux qui avait prévu les éléments de la crise avant même que la crise ait eu lieu”. 25 mars (cas positifs 25 233 ; décès 1331) : le conseil d’État est saisi à plusieurs reprises par des soignants qui souhaitent obliger l’exécutif à prendre des décisions qui leur semble nécessaires et urgentes. Deux jours avant, le juge des référés du conseil a donné 48 heures au gouvernement pour qu’il durcisse les conditions de confinement, ce qui oblige E. Philippe à fermer certains marchés ouverts et à limiter les sorties à une heure par jour. Toujours en ce mercredi 25 mars, S. Ndiaye déclare que « le président de la République n’est pas muni d’un masque, tout simplement parce qu’il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres ». Le soir même, E. Macron visite l’hôpital de campagne de Mulhouse, dressé par l’armée, avec le précieux masque FFP2 sur le visage. 26 mars (cas positifs 29 155 ; décès 1696) : création de l’association “Corona victimes”. Cette association “permettra à tous les citoyens de faire valoir leurs droits et de chercher à connaître la vérité sur ce qui apparaît comme un scandale d’État”. 28 mars (cas positifs : 37 575 ; décès : 2314) : le gouvernement décide de suspendre les vols commerciaux à destination ou en provenance de Mayotte et de réduire à trois par semaine les liaisons entre Paris et La Réunion. Pour rappel, cette décision tardive implique une potentielle contamination des DOM-TOM où l’offre de soins est limitée (16 lits de réanimation pour 400 000 habitants à Mayotte…). 3 avril (cas positifs : 64 338 ; décès : 5091) : le journal Le Point sort un article révélant que “depuis le 13 mars, le gouvernement dispose d’une solution pour augmenter considérablement les capacités de tests de la France. Mais rien n’a bougé”. C’est également en ce jour du 3 avril que nous apprenons les décès de trois maires liés au coronavirus. Les symptômes de la maladie ont été ressentis quelques jours après le premier tour des élections municipales. 5 avril (cas positifs : 70 478 ; décès : 5889) : après une communication gouvernementale unilatérale expliquant que le port du masque est inutile, on observe un volte-face spectaculaire. Aujourd’hui, les acteurs du gouvernement préconisent un port massif du masque pour enrayer l’épidémie balayant de fait leur propre communication utilisée depuis janvier sur l’utilité du port du masque. Il est intéressant de voir que la communication du gouvernement sur le port du masque s’est adaptée au stock de masques. Ainsi, le port du masque est inutile en période de pénurie et devient primordial lorsque les commandes tardives commencent à arriver. 7 avril (cas positifs : 78 167 ; décès : 10 328) : nous apprenons ce jour que les masques nécessaires au contrôle du virus, à la protection des soignants et des français sur le territoire arriveront fin juin. Toujours en ce mardi 7 avril, après avoir nié les accusations, C. Castaner finit par admettre la réquisition soudaine et sans concertation de millions de masques à l’aéroport de Bâle-Mulhouse au détriment de commandes des collectivités locales. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur parle même d’une terreur provoquée par l’Etat. Le gouvernement n’a pourtant jamais arrêté de complimenter le travail de ces collectivités et vanté un prétendu salutaire “travail en commun”. 13 avril (cas positifs : 98 076 ; décès : 14 967) : malgré l’absence de politique de dépistage massif et de protections nécessaires (les masques seront livrés fin juin) et négligeant le fait que les élèves sont des vecteurs asymptomatiques du virus, E. Macron annonce la réouverture des écoles pour le lundi 11 mai. Cette décision est “tout sauf sérieuse” selon le principal syndicat de l’Education Nationale qui parle de “mise en danger”. Par ailleurs, E. Macron a annoncé avoir été guidé par un comité scientifique dans cette prise de décision. Le rapport scientifique issu de ce comité a pour obligation d’être rendu public. Il est pourtant introuvable sur le site du ministère de la Santé. L’ordre national des Médecins quant à lui, s’oppose à la réouverture des écoles le 11 mai. Patrick Bouet, le président de l’Ordre dénonce “un manque absolu de logique” et affirme au nom des médecins que déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation. 14 avril (cas positifs : 103 573 ; décès : 15 729) : en cette période de pénurie de masques et toujours en l’absence d’une politique de dépistage massif de la population pour enrayer l’épidémie, C. Castaner annonce 704 000 verbalisations pour non respect du confinement. Le gouvernement a donc les moyens pour effectuer des contrôles de masse et sanctionner les français mais n’est pas équipé pour les protéger du virus avec le matériel nécessaire. Le même jour et après le discours d’E. Macron concernant la réouverture des écoles, le ministre de l’Education Nationale J-M. Blanquer annonce finalement que le retour à l’école ne sera pas obligatoire le lundi 11 mai. Cette annonce contradictoire participe encore s’il en était besoin à l’incohérence et à l’incertitude permanente qui accompagnent les décisions et les prises de positions gouvernementales depuis le début de la crise sanitaire dû au coronavirus. L’impression que la date du 11 mai a été posée au hasard se renforce. 19 avril (cas positifs 112 606 : décès 19 718 ) : un avion cargo atterrit en France avec huit millions de masques et autres protections nécessaires à la lutte contre le Covid-19. Toutefois, cette commande est celle d’une entreprise privée et n’a rien à voir avec les commandes du gouvernement qui seront acheminées d’ici fin juin. 23 avril (cas positifs 120 804 ; décès 21 856) : quelques semaines après l’annonce gouvernementale fracassante de la fabrication de 10 000 respirateurs nous apprenons finalement que 8 500 de ces appareils sont en réalité des “ventilateurs de transport léger et simple d’utilisation” totalement inadaptés à la prise en charge des malades du Covid-19. Le ministère de la Santé envoie même une note aux milieux hospitaliers précisant que les fameux respirateurs ne sont pas conçus pour une salle de réanimation où sont traités les malades à risques. Le même jour, nous apprenons que le ministère de la Santé avait été alerté dès 2018, pendant le quinquennat d’E.Macron, du manque de masques. Dans la foulée une demande de reconstitution du stock de masques avait été demandée, elle fut ignorée. Toujours en ce 23 avril, nous apprenons que des reponsables politiques dont Nicolas Dupont-Aignan, Alain Jacob, Adrien Quatennens, Marine Lepen et Olivier Faure ont affirmé n’avoir jamais été consultés sur la décision de maintenir les élections municipales. E. Macron parlait pourtant de consensus politique dans la décision de ce maintien. Enfin, Bruno Le Maire annonce en cette journée du 23 avril que les entreprises basées dans les paradis fiscaux ne percevront pas des aides de l’état d’urgence sanitaire. Hélas, une fois encore, la réalité vient contredire les paroles d’un membre du gouvernement. 26 avril (cas positifs 124 575 ; décès 22 856) : nous apprenons que le Conseil scientifique a recommandé la fermeture des écoles jusqu’en septembre mais qu’E. Macron n’en a pas tenu compte et a ordonné la réouverture des écoles à partir du 11 mai. Sur quelles bases E. Macron a décidé de rouvrir les écoles à cette date ? Ce même Conseil préconise le port du masque pour tous les collégiens et les lycéens pour des raisons médicales de sécurité. 1 mai (cas positifs 130 185 ; décès 24 594) : l’annonce de la vente de masques dans les grandes surfaces entraine la colère chez les pharmaciens. Ils dénoncent l’impossibilité de distribuer des masques depuis le début et leur surprise face à l’apparition soudaine de millions de masques dans la moyenne et grande distribution. Si ces masques sont stockés depuis des semaines dans la distribution, pourquoi n’ont-ils pas été réquisitionnés pour le personnel prioritaire ? 4 mai (cas positifs 131 863 ; décès 25 201) : nous apprenons que le Sénat vote une loi pour amnistier le gouvernement des fautes commises durant la crise du COVID-19. Ainsi, cet amendement est destiné à dégager les membres du gouvernement de toutes responsabilités pénales et les protéger d’une procédure en justice.
Article à retrouver au complet ici : Médium Lucien Cavalier (Psychologue énervé - membre du collectif C-19), Ensemble, lançons l’alerte ! Lucien Cavelier
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