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Natalia Estemirova militante des droits de l’homme a été tuée en TchétchénieMemorial met en cause Kadyrov, le président tchétchène pro-Kremlin
Sources : LdH-Toulon / Libération / AFP / jeudi 16 juillet 2009 Ce matin, vers 8h30 à Grozny, la défenseure du centre des droits de l’Homme Memorial Natalia Estemirova a été enlevée en sortant de son domicile. Elle a été retrouvée morte quelques heures plus tard en Ingouchie, atteinte de deux balles dans la tête et la poitrine. Il s’agit d’une véritable exécution, destinée à faire taire une des figures les plus courageuses de la défense des droits de l’Homme en Tchétchénie, et sans aucun doute à dissuader les autres de continuer leur travail de recueil de témoignages sur les violations des droits de l’Homme commises en Tchétchénie et d’assistance aux victimes et à leur famille. Natalia Estemirova travaillait pour « Memorial » depuis 2000. En automne 2007, la FIDH avait invité à Paris sa partenaire de longue date à participer aux commémorations du premier anniversaire de l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaya dont elle était très proche. Elle fut d’ailleurs la première a recevoir le prix Anna Politkovskaya. Depuis de longues années et jusqu’à ces tous derniers jours, Natalia Estemirova travaillait sur des cas de disparitions et d’exécutions arbitraires commises par des forces tchétchènes, et dénonçait les multiples pressions à l’encontre des familles de combattants indépendantistes, dont les maisons étaient incendiées. Elle était l’une des rares à contredire, arguments à l’appui et en toute honnêteté, le discours triomphaliste des autorités tchétchènes et russes sur la reconstruction et la « pacification » de la république. « Avec Natalia, la FIDH perd une partenaire et une compagne de longue date. C’était une femme de courage à la détermination inflexible, a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. Aux côtés de Mémorial, la FIDH continuera à défendre les droits de l’Homme dans le Nord-Caucase et à soutenir tous les défenseurs des droits de l’homme russes et tchétchènes ». La FIDH demande : * aux autorités tchétchènes et russes de tout mettre en œuvre pour retrouver et juger les auteurs et commanditaires de son enlèvement et de son assassinat * aux autorités françaises et européennes de demander officiellement des informations au gouvernement russe Pour plus d’informations, lire le communiqué de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH/OMCT) http://www.fidh.org/Murder-of-anoth... Memorial met en cause Kadyrov, le président tchétchène pro-KremlinSource : Libération / AFP Après l’assassinat de Natalia Estemirova, l’ONG Memorial a mis en cause le président tchétchène pro-Kremlin Kadyrov. Celui-ci aurait déjà menacé à plusieurs reprises la militante des droits de l’Homme. L’ONG Memorial, à laquelle collaborait Natalia Estemirova, militante des droits de l’Homme enlevée et assassinée mercredi, a directement mis en cause dans ce meurtre le président tchétchène Ramzan Kadyrov, soutenu par le Kremlin. « Je sais, je suis sûre de l’identité du coupable du meurtre de Natalia Estemirova, nous le connaissons tous - son nom est Ramzan Kadyrov », a déclaré dans un communiqué mercredi soir Oleg Orlov, le responsable de Memorial. Ramzam Kadyrov « menaçait Natalia, l’insultait et la considérait comme une ennemie personnelle », a-t-il poursuivi. Lauréate de nombreux prix, Natalia Estemirova, 50 ans, qui dénonçait la poursuite des exactions en Tchétchénie, officiellement pacifiée, a été retrouvée morte dans la République d’Ingouchie dans le Caucase russe, après avoir été enlevée mercredi en Tchétchénie. Les médias russes mettent en cause les autorités tchétchènes Ramzan Kadyrov a qualifié mercredi d’« inhumain » son assassinat et a promis de superviser personnellement l’enquête, selon l’agence de presse russe Ria-Novosti. De leur côté, des organisations de défense des droits de l’Homme telles que Human Rights Watch ou Amnesty International, ainsi que des médias russes, ont également mis en cause les autorités tchétchènes. « Par coïncidence, juste avant l’assassinat, le commissaire tchétchène aux droits de l’Homme Nurdi Nukhazhiyev a appelé le chef du bureau de Memorial à Grozny pour se plaindre d’Estemirova qui ne voyait pas d’évolutions positives et insistait pour remuer la boue », écrit le quotidien Gazeta. « Les données collectées par Estemirova sur des enlèvements et des exécutions sommaires commises par des agents fédéraux et locaux, ont souvent irrité les autorités tchétchènes », souligne le quotidien Kommersant.
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