Articles les plus visités
|
Indien Huaorani contre projet petrolierA Washington, les indiens huaorani mobilisent contre un projet pétrolier
jeudi 26 mai 2005 (16h01) Des indiens huaorani de l’Amazonie équatorienne ont fait le voyage jusqu’à Washington pour tenter d’obtenir un moratoire sur l’exploitation pétrolière dans leur région, l’une des plus riches de la planète pour la biodiversité. La tribu, morcelée en plusieurs petites communautés installées au coeur du parc national Yasuni, très riche en espèces végétales et animales, est farouchement opposée au projet de la compagnie nationale pétrolière brésilienne Petrobras de construction d’une route de 54 km et de deux plateformes dans le dernier sanctuaire huaorani. "Nous réclamons un moratoire de 10 à 15 ans sur tous les projets pétroliers en territoire huaorani", a dit mercredi Moi Enomenga, ancien vice-président du Conseil des huaoranis et actuel guide touristique du parc, devant des parlementaires américains et des fonctionnaires internationaux. "Notre peuple a déjà été gravement affecté au cours de ces vingt dernières années par les multiples intrusions pétrolières sur nos terres", a ajouté le guide. Enomenga a fait le déplacement dans la capitale américaine avec Alicia Chuiya, présidente de l’association des femmes huaorani de l’Amazone équatoriennes (AMWAE), tous deux portant le costume traditionnel. Alicia Chuiya a notamment insisté sur "les problèmes de pollution et de maladies qui frappent nos communautés à cause de la contamination de l’eau par le pétrole, de la destruction des forêts et des dégâts provoqués à la faune sauvage". "La forêt tropicale des huaorani est menacée par le développement pétrolier", a renchéri la représentante démocrate de New York Carolyn Maloney après avoir rencontré les deux Indiens. Outre Petrobras, d’autres sociétés internationales comme Occidental, YPF-Repsol, Encana et Agip détiennent des concessions dans ces territoires où les 32 communautés indiennes occupent quelque 60% de la superficie du parc. Orchidées, fougères arborescentes, mammifères rares tels l’ocelot, le tapir d’Amazonie ou la loutre géante, salamandres, oiseaux multicolores et une multitude de grenouilles et d’invertébrés peuplent cette zone menacée. Les deux indiens ont reçu le soutien d’influentes associations de protection de la vie sauvage et de scientifiques, comme l’institut Smithsonian de Washington. "Cette voie est une menace très sérieuse pour la viabilité écologique du Yasuni. Quelle est la finalité de créer un parc national s’il est éventré par des routes ?" s’est interrogé William laurence, président de l’association sur la biologie et la protection tropicale et membre du Smithsonian. Le parc Yasuni a été désigné par l’Unesco réserve de biosphère en 1989. WASHINGTON (AFP)
|