Birtukan Mideksa, qui purge une peine de réclusion à perpétuité après révocation d’une grâce accordée à la mi-2007, est actuellement placée à l’isolement. Elle a été déclarée coupable d’avoir codirigé des manifestations dénonçant les résultats de l’élection de 2005 au cours desquelles quelque 187 manifestants et au moins six policiers ont été tués. Elle a été condamnée en 2006, ainsi que d’autres dirigeants de l’opposition, des journalistes et des défenseurs des droits humains. Mi-2007, la majorité des personnes reconnues coupables lors de ce procès, dont Birtukan Mideksa, après avoir signé des lettres d’excuses, ont été graciées, puis libérées.
AGISSEZ en ligne, signez la lettre au Commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, Monsieur Louis Michel.
Cependant, les conditions exactes de cette grâce demeurent floues. En novembre 2008, Birtukan Mideksa a évoqué, lors d’une réunion publique en Suède les négociations ayant conduit à sa libération, notamment la lettre d’excuses qu’elle avait signée. Dès son retour à Addis-Abeba, le gouvernement éthiopien lui a donné trois jours pour revenir sur ses déclarations, ce qu’elle a refusé de faire. Elle a été de nouveau arrêtée le 28 décembre. La grâce qui lui avait été octroyée a été annulée et sa peine de réclusion à perpétuité rétablie.
Elle est actuellement incarcérée à la prison de Kaliti dans une cellule de deux mètres carrés où la chaleur est souvent insupportable, selon d’anciens détenus. Certes, il lui est parfois permis de recevoir la visite de sa fille de quatre ans, de sa mère et de sa sœur, mais son isolement n’en est pas moins presque complet ; dès lors, Amnesty International craint qu’elle ne soit soumise à de mauvais traitements. L’organisation la considère comme une prisonnière d’opinion.