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L’état providence ScandinaveSource : Le Rucher 26/10/2005 Les pays scandinaves se distinguent des autres pays européens par leur manière d’organiser et de financer la protection sociale, la santé publique, l’éducation, etc. Le principe du modèle scandinave de protection sociale est d’accorder des aides à tous les citoyens qui remplissent les conditions requises, quelle que soit leur situation sur le plan de l’emploi ou sur le plan familial. Ce régime est universel, et les aides sont accordées à chacun individuellement (par exemple, les femmes mariées ont leurs propres droits, indépendamment de leurs maris). Cependant, pour avoir droit à l’assurance maladie et à l’assurance chômage, il faut obligatoirement avoir travaillé dans le passé et parfois avoir été affilié à une caisse, donc avoir payé une cotisation. Mais c’est l’État qui finance la plus grande partie de la protection sociale, principalement par le biais des impôts généraux, à la différence des autres pays européens où la majeure partie des aides est financée par des contributions réservées aux services sociaux. Il en découle un modèle fiscal basé à la fois sur une très large assiette et sur une pression fiscale élevée. Par ailleurs, le modèle scandinave est beaucoup plus simple à comprendre que celui des autres pays européens. L’État et les pouvoirs publics locaux prennent en charge la majeure partie des services sociaux, mais mettent en plus une multitude de services publics gratuits ou subventionnés à la disposition des citoyens, au lieu de leur verser des prestations en espèces. Les services de santé et les établissements d’éducation sont gratuits. L’État-providence scandinave fonctionne au sein d’une économie de marché réglementée, et, si la protection sociale dans ces pays est plus harmonieuse et plus étendue que n’importe où dans le monde, c’est aussi parce qu’il n’y a quasiment aucune tension entre les populations et les gouvernements. Bien sûr, les pays scandinaves ont aussi été exposés à la crise du début des années 1970, et, depuis lors, comme partout en Occident, les contraintes budgétaires ont remis en cause le rôle protecteur de l’État : on constate aujourd’hui, malgré le fort endettement des États scandinaves, que la protection sociale est de plus en plus fragmentaire. Ces dernières années, on a vu se développer un régime d’assurance complémentaire qui, par le biais des conventions collectives, verse des prestations plus élevées aux travailleurs actifs, ce qui est évidemment en contradiction avec le principe égalitaire qui sous-tend le " modèle " scandinave. Les femmes et l’emploiC’est bien connu, du point de vue de l’égalité des sexes, les pays scandinaves ont une large avance sur le reste du monde. Dans les pays scandinaves, près de 80% des femmes sont salariées, ce qui explique en partie les très fort taux d’emploi observés. En Finlande et au Danemark, 80 à 90 % des femmes travaillent à plein temps. En Finlande notamment, cas unique au monde, l’emploi des hommes et celui des femmes sont parallèles. En Norvège, en Suède et en Islande, la proportion des femmes qui ont un emploi à temps partiel est de 40 à 50 %. De plus, les congés de maternité et de paternité (ouvert à tous les hommes, mais assez peu utilisé) sont plus longs, et les mères qui choisissent de garder leurs enfants à la maison jusqu’à l’âge de trois ans reçoivent des subventions étatiques. De toute façon, quelle que soit la position sociale des parents, tous les enfants ont accès à la crèche ou la maternelle jusqu’à l’âge scolaire (7 ans). 50 à 80% d’entre eux bénéficient d’une garderie, qu’elle soit publique ou privée. Dans tous les pays, et plus particulièrement en Suède, on peut bénéficier d’horaires de travail aménagés quand on a des enfants en bas âge. Mais le tableau est loin d’être idyllique : comme elles constituent la majorité des salariées de l’État-providence, les femmes ont été les premières touchées par les réductions budgétaires qui ont frappé le secteur public. Enfin, du point de vue des salaires, de l’accès au pouvoir et à des postes à hautes responsabilités, les différentes lois sur l’égalité de sexes n’ont pas suffi à mettre fin à cette discrimination, et la récession n’a fait que creuser les écarts entre hommes et femmes. Le marché de l’emploiDes taux de chômage exceptionnellement bas : le " modèle" Scandinave est une réussite en matière d’emploi.. En théorie, il n’existe pas de salaire minimum, mais, dans le cadre des conventions collectives, des minimas sont fixés par branche sectorielle : personne gagne moins de 90 NOK de l’heure en Norvège (soit 70,2 F ou 10,8 €), ni moins de 9.000 SEK brut par mois en Suède(ce qui équivaut à peu près à 934,4 € soit 6930 F). De puissants Syndicats : Le phénomène caractéristique du marché du travail dans les pays nordiques est le poids qu’on su conserver les syndicats. La grande majorité des salariés sont syndiqués, et les syndicats réglementent les salaires par des contrats collectifs. Aussi les allocations chômage, qui sont liées aux salaires et qui sont par conséquent relativement élevées, sont-elles payées par les syndicats. Ceux qui n’ont pas d’emploi régulier et qui ne sont pas membres d’un syndicat reçoivent l’aide de l’État. Par exemple, au Danemark, 80% des salariés adhèrent à un syndicat, et les conventions collectives couvrent près de 90% du marché du travail. Un fort secteur public : environ un tiers de la population active travaille pour l’État, principalement dans les collectivités locales. Des réglementations très souples en matière d’embauche et de licenciements. Innovation et progrès du bien être : Les États scandinaves font de l’amélioration de la qualité de vie un axe central de leur politique. Par exemple, pour améliorer l’accessibilité des services, le gouvernement finlandais a mis en place un modèle 6 + 6, qui incite les municipalités à mettre en place deux équipes journée, effectuant chacune 6 heures de travail. Certains services peuvent ainsi ouvrir 12 heures sans interruption, de nouveaux services ont été créés, tout ceci en rendant les horaires de travail des agents plus compatibles avec leur vie privée. Les modèles Scandinaves, suite...
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