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La commune de Paris (1871) (1)Source : Romain Roger 26 janvier 2002 Il y a 131 ans, à l’aube du 28 mai1871, 147 communards, derniers survivants des combats qui s’étaient déroulés au cimetière du Père Lachaise, furent fusillés, sans jugement contre un mur du cimetière qui prendra, en leur mémoire, le nom de "Mur des Fédérés". Cette tuerie, n’est pas comme une bavure perpétrée dans le feu de l’action, mais un assassinat prémédité, et minutieusement organisé. Par ailleurs 20 000 communards ont été massacrés pendant la semaine sanglante, il y aura eu 38 000 arrestations et 400 déporatations vers les bagnes. La classe ouvrière parisienne est décimée ( Il manquera 12 000 ouvriers de la chaussure, 6 000 de l’ameublement, 5 000 du vêtement, 3 000 plombiers, 1 500 bronziers), Paris vivra en état de siège jusqu’en 1876.. La bourgeoisie va pouvoir oeuvrer à ses affaires tranquillement. Après l’échec de la révolution de juin 1848 et l’installation de l’Empire autoritaire, la condition ouvrière s’était déjà détériorée. A la veille de la guerre de 1870, l’AIT (première interrnationale) comptait plus de 10 000 membres actifs en France à Paris, Marseille, Lyon et Rouen. Les grèves se multiplient chez les bronziers, les ouvriers du bâtiment et les mineurs. En 1869, l’AIT publie le Programme de Belleville : suffrage universel intégral, liberté totale de réunion, de presse et d’association, instruction primaire obligatoire, gratuite et laïque, séparation de l’Eglise et de l’Etat, suppression de l’armée de métier. Pour rétablir l’ordre impérial et bourgeois, la France prend prétexte de la succession du trône d’Espagne pour déclarer la guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870. Mais le 19 septembre, l’armée Prussienne met le siège devant Paris. Gambetta s’échappe en ballon et organise la résistance à partir de Tours. Le froid et la faim exaspèrent les rancoeurs envers l’occupant, les bonapartistes et les libéraux. Le 7 octobre, les parisiens manifestent aux cris de " Vive la Commune ". Le 31 octobre, la chute du fort du Bourget entraîne une insurrection populaire. Le 22 janvier 1871, le général Vinoy, commandant de la place de Paris, réprime une nouvelle émeute : bilan 30 morts. Le 28 janvier, le gouvernement signe l’armistice avec Bismarck. Le 8 février, des élections législatives ont lieu, sous la botte prussienne. Les droites, dirigées par Adolphe Thiers, l’emportent, alors que Paris élit Gambetta, Victor Hugo et Garibaldi. La nouvelle assemblée réunie à Bordeaux, cède l’Alsace et la Lorraine, laisse les Prussiens défiler dans Paris, s’installe à Versailles, la ville des Rois. Mais Thiers va prendre d’autres mesures impopulaires. Il déclare la fin du moratoire sur le paiement des loyers et supprime la solde de 30 sous des gardes nationaux. Dans la foulée, le 18 mars, les Versaillais tentent de voler les canons de la garde nationale, entreposés à Montmartre. La foule s’y oppose et fusille les deux généraux qui menaient ce rapt. Le Comité central de la garde nationale s’installe alors à l’Hôtel de Ville, siège du pouvoir parisien. Dans son appel du 22 mars 1871 aux électeurs, il précise sa conception de la démocratie " Les membres de l’Assemblée, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et responsables. Quand nous pourrons avoir les yeux partout où se traitent nos affaires, partout où se préparent nos destinées, alors, mais alors seulement, on ne pourra plus étrangler la République . Les élections du Conseil général de la Commune se déroulent le 26 mars : 230 000 électeurs sur 485 000 y participent. Sur 65 conseillers, 25 sont des ouvriers (Varlin, Camelinat, Franel.) Il y a des Républicains comme Jules Ferry, des Radicaux comme Delescluze, mort au combat, des Blanquistes comme Ferré, des Socialistes, des Proudhonniens et des Bakouniniens de l’AIT. Fin mars 1871, La Commune se proclame gouvernement de la France, et prend contact avec la province. Mais les Communards ne sont guère plus de 60 000, contre 130 000 Versaillais qui ont remplacé les Prussiens aux portes de Paris. Le 2 avril, les combats commencent à Courbevoie et dix jours plus tard, la Commune reprend Neuilly. Mais le 30, les Versaillais prennent le fort d’Issy, puis celui de Vanves. A cause d’une trahison, ils entrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud le 21 mai 1871. Va alors débuter la semaine sanglante où Paris se couvre de plus de 500 barricades. Les derniers combats auront lieu dans le cimetière du Père Lachaise, puis à Belleville.... Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour nous re-mémorer cet épisode majeur, et censuré, de l’histoire où tant de combatant-e-s périrent pour avoir osé l’émancipation. Nous subissons à d’autres niveaux encore aujourd’hui les conséquences de cette tragique et sanglante défaite. " Le cadavre est à terre, mais l’idée est debout ". Avait écrit Victor Hugo. La commune de Paris reste encore très actuelle car plus que jamais dans cette époque troublée, le combat contre le capitalisme, l’étatisme, le militarisme, la misère, l’exploitation, la manipulation des consciences, continue. inspiré librement d’un texte, (probablement lu devant le Mur des Fédérés), de Cerise et paru dans le mensuel Alternative Libertaire Belgique)
Le Mur des Fédéréssource : wikipédia, l’encyclopédie libre. Le Mur des Fédérés au Père Lachaise (Paris) symbolise la lutte pour la liberté et des idéaux. Là, le 28 mai 1871, cent quarante-sept fédérés, combattants de la Commune furent fusillés et jetés dans une fosse ouverte au pied du mur. Le cimetière du Père-Lachaise fut établi en mai 1804 dans un domaine qui avait longtemps appartenu aux Jésuites et où le Père Lachaise, confesseur de Louis XIV, avait résidé à la fin de sa vie. Ce fut au XIXe siècle le cimetière de l’aristocratie et l’on y transféra aussi les restes de personnages célèbres des époques antérieures. C’est là qu’au cours de la Commune, au printemps 1871, se retranchèrent les derniers combattants. Les Versaillais, maîtres du lieu vers la fin de l’après-midi du 28 mai, y fusillèrent tous les prisonniers contre un mur appelé depuis lors Mur des Fédérés. Le massacre des communards allait alors prendre fin mais la répression continua. Le bilan, comprenant les victimes de la guerre civile et de la répression qui suivit, s’établit entre 20 000 et 30 000 morts. Sont dénombrés : * la prononciation d’une centaine d’exécution de communards dont 23 effectives ; * 410 peines de travaux forcés ; * 4 600 emprisonnements ; * 322 bannissements ; * 4 586 déportations au bagne de Kanaki en Nouvelle-Calédonie, non loin de Nouméa et environ 3 000 déportations au bagne d’Algérie. (ainsi qu’à l’Île Madame) ; * 56 placements en maison de correction pour les « gavroches ». Le drame, amplifié encore par l’hystérie haineuse des médias, se lit dans ces chiffres. Mais la Commune et l’action des Communards restèrent gravées dans les mémoires, au cœur même du Mouvement ouvrier qui ne mit que quelques années à renaître. Le 23 mai 1880, deux mois avant l’amnistie des Communards, se déroulait à l’appel de Jules Guesde le premier défilé devant le Mur : 25 000 personnes, une immortelle rose rouge à la boutonnière, bravèrent ainsi les forces de police. Et dès lors, cette « montée au Mur » ponctua l’histoire ouvrière, puisque chaque année, depuis 1880, les organisations de Gauche organisent une manifestation en ce lieu symbolique, la dernière semaine de mai. Jean Jaurès, bien qu’étranger à la mémoire communeuse, y alla à plusieurs reprises, accompagné par Édouard Vaillant, par Jean Allemane et par des milliers de militants socialistes, syndicalistes ou anarchistes. La manifestation record s’y déroula le 24 mai 1936 : 600 000 personnes, Léon Blum et Maurice Thorez en tête, au beau milieu du mouvement gréviste, y manifestèrent quelques semaines seulement après la victoire du Front populaire. Autre date, autre temps fort, en ce lieu chanté par Jules Jouy : « Tombe sans croix et sans chapelle, sans lys d’or, sans vitraux, d’azur, quand le peuple en parle, il l’appelle Le Mur ».
CHRONOLOGIE
L’Assemblée nationale ajourne la session en cours et décide de se retrouver le 20 mars à Versailles (elle a hésité entre Fontainebleau et Versailles ; elle ne veut pas Paris à cause des mouvements révolutionnaires).
Source : wikipédia, l’encyclopédie libre. Lire aussi :Les idéaux de la Commune (1871)(2)
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