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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Destins clandestins : les refugiés après Sangatte

14 avril 2006

Soutenons Aidons Luttons Agissons pour les Migrants et les Pays en difficulté

Le centre de Sangatte (près de Calais) a fermé ses portes fin 2002, avec 15 jours d’avance sur la date prévue. Une décision de M. Sarkozy, aussi démagogique que précipitée, copieusement médiatisée mais parfaitement inefficace.

Extraits du tres beau reportage photos de François Legeait


Cette fermeture n’a évidemment rien résolu. La guerre, la famine et l’oppression poussent toujours des hommes, des femmes et des enfants à fuir leurs pays pour chercher refuge dans des régions moins troublées du monde.

Dilué le long du littoral européen le flot des migrants est désormais moins visible, mais rien n’indique qu’il ait diminué. Sans structure d’accueil, leur séjour en France s’effectue seulement dans des conditions de plus en plus précaires.

En 3 ans 60000 réfugiés ont transité par Sangatte ; aujourd’hui on estime qu’ils sont encore 5000 à passer par Calais chaque année, ce qui représente une présence permanente de l’ordre de 300 personnes, avec des pics à plus de 400.

Calais constitue leur dernière étape et la Manche le dernier obstacle à franchir avant la Grande Bretagne et sa politique d’immigration libérale. Ceux qui y arrivent chaque jour ont déjà derrière eux de longs mois d’errance.

Ils sont Irakiens, Afghans, Soudanais, Somaliens, Kurdes, Erythréens, Iraniens... La plupart sont des hommes jeunes : leur voyage est long et dangereux.

Certains n’arrivent jamais à destination. Les Afghans racontent les jours de marche dans les montagnes enneigées et les compagnons qui tombent d’épuisement pour ne plus se relever.

Les Africains évoquent ce camion parti du Soudan avec 38 passagers, arrivé avec 20 : les autres sont morts dans le désert. Ou le bateau surchargé qui sombre en vue de l’Italie : seuls ceux qui savaient nager ont pu gagner la côte.

Sangatte fermé, les réfugiés s’abritent comme ils peuvent : jardins publics, locaux désaffectés, chantiers de désamiantage, parfois même un simple quai du port... Des squats se créent, qui ne les protègent guère que contre les regards.

Dans ce hangar nauséabond des dizaines de réfugiés se terrent parmi les rats ; beaucoup sont atteints de gale. Leur unique point d’eau potable coupé par la mairie , ils en sont réduits à se laver et préparer leur thé avec l’eau du canal .

Les squats finissent invariablement évacués et rasés, les sacs des occupants ensevelis sous les gravats, les couvertures brûlées, vêtements, tapis de prière et même médicaments jetés à l’eau. Reste pour dormir les parcs et les ponts...

La loi oblige les étrangers entrés clandestinement à régulariser leur situation dès leur arrivée en demandant l’asile en France : ceux qui souhaitent continuer leur voyage se voient ainsi condamnés à l’illégalité jusqu’à leur destination finale.

Objectif unique : passer en Angleterre. Un réseau de passeurs très organisé ouvre les remorques et fait embarquer les candidats au départ. Le tarif est élévé et le succès non garanti, mais passer sans eux est encore plus aléatoire.

Pour accéder au port, il faut franchir grilles et barbelés, éviter vigiles, chiens, caméras et alarmes, se cacher dans un véhicule et enfin passer la fouille, la tête enfouie dans un sac en plastique pour échapper au détecteur de monoxyde de carbone

Les accidents ne sont pas rares : les réfugiés se brisent les membres en tombant des remorques, se brûlent aux pots d’échappement, s’entaillent aux barbelés, tombent à l’eau ou se blessent en fuyant la police dont ils redoutent la brutalité.

Beaucoup tentent leur chance presque toutes les nuits pendant parfois des semaines, et finissent par réussir, cachés dans un container ou accrochés sous un camion, à la faveur de l’obscurité, de l’affluence, ou simplement de la chance.

"No chance" est une des expressions le plus couramment entendues, empreinte tantôt de fatalisme, tantôt d’obstination. C’est l’épilogue habituel de toute tentative malheureuse de passer.

"Police come !" : contrôles et interpellations commencent dès l’aube, au bout d’une longue nuit de vaines tentatives. "Ici la police passe tous les jours ; ils nous menacent, nous gazent, nous bousculent à l’occasion, ou renversent notre nourriture"...

Dans les squats les descentes prennent des allures de rafles et on assiste à de véritables scènes de chasse à l’homme. Forcés de sortir par les gaz ils s’enfuient pieds nus sur les rails, poursuivis matraque à la main tandis qu’on saccage leurs abris.

La plupart viennent de pays vers lesquels on ne peut pas les renvoyer. S’ils ne souhaitent pas demander l’asile en France ils ne peuvent être ni régularisés, ni expulsés : une situation absurde qui trahit le peu de cas que l’on fait d’eux.

Le but avoué de ce harcèlement est de leur rendre la vie impossible, de les décourager, qu’ils ne se sentent jamais, nulle part, en sécurité : une politique cynique et dégradante, juste bonne à flatter les pires instincts d’un certain électorat...

On n’agirait pas autrement si l’on cherchait à rallier aux présidentielles de 2007 les voix de l’extrême droite à un candidat incarnant cette politique fascisante...

Souvent instruits, avant de tout quitter pour sauver leur vie ils avaient une famille, une maison, un métier. Tous ont fait preuve de courage et de dignité en se révoltant contre leur sort, en croyant à l’avenir. Tous méritent une seconde chance.

Ils ne représentent ni une menace économique (au contraire nos économies se servent d’eux comme main d’oeuvre bon marché et corvéable à merci), ni un "trouble à l’ordre public" (on ne signale aucune délinquance de leur fait à Calais)

Un repas chaud est servi chaque soir. Il est préparé "avec les moyens du bord" dans un local prêté par l’évêché, ni la ville ni l’état n’apportant la moindre assistance.

Sans structure adaptée, le repas a lieu sur un quai du port. Les migrants mangent assis par terre, dehors, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il gèle. Le nombre de plateaux servis varie selon les jours d’une centaine à plus de 300.

Le midi un sac de nourriture est distribué dans une baraque de chantier à l’écart du centre ville, devant laquelle les réfugiés font la queue alignés contre des poubelles.

Les jours d’affluence cette distribution tourne à la bousculade. Des rivalités apparaissent entre ethnies ; les plus endurcis imposent leur force, et les plus faibles, en général Africains, s’en retournent sans le précieux sac.

Des douches sont organisées, malheureusement jamais assez, et les moins débrouillards restent parfois des semaines sans pouvoir se doucher. Malades et blessés sont soignés, les cas d’urgence conduits à l’hôpital, malgré la peur d’être arrêtés.

Une fois par semaine, quand on trouve un local, un vestiaire est ouvert, où les réfugiés peuvent se procurer vêtements, chaussures et couvertures. Les demandeurs d’asile sont assistés dans leurs démarches.

Quelques bénévoles hébergent des réfugiés, le temps d’une douche, d’une nuit de repos et parfois plus longtemps. Cela constitue un délit et certains ont été condamnés pour "aide à personne en situation irrégulière en bande organisée"...

De dangereux récidivistes qui refusent toujours de laisser dormir dehors femmes, enfants ou malades, sont menacés de prison. Pressions, calomnies et intimidations envers les membres du collectif se multiplient dans une inquiétante escalade.

Malgré des manifestations et un effort d’information au niveau national, la mobilisation contre cette situation inacceptable (et injustifiable) reste étrangement faible.

L’état persiste dans sa politique négationniste à fouler au pied des milliers de vies d’hommes et de femmes qu’il est de son devoir d’aider et non de traquer.

Il ne faut malheureusement pas compter sur un revirement, il faudrait pour cela que l’occident assume ses responsabilités dans les "dommages collatéraux" d’une mondialisation menée à son bénéfice exclusif, aux dépens des plus vulnérables.

Intégralité du reportage...

Ils s’appellent Nasser, Ali, Abdel, Fatima, Aïcha.... le plus jeune a 2 mois, le plus vieux 70 ans.

Aujourd’hui, ils sont plus de 300 migrants à Calais, dans une précarité grandissante, oubliés de tous. Ensemble, pour résister à l’enlisement, à l’indifférence, à la banalisation de leurs conditions de vie, exprimons notre Solidarité et notre Soutien : Nous avons besoin en urgence

* de vêtements masculins : parkas, jeans, baskets, chaussettes mais surtout de couvertures, de duvets... l’hiver n’est plus très loin.

* de produits de premiers soins : pansements, désinfectants, crèmes cicatrisantes...

* pour les repas chauds que l’association Salam assure tous les soirs :riz, pâtes, huile, conserves de viande et de poisson.

D’avance merci.Association salam calais .

Manifestation à Calais chaque premier vendredi du mois.

APPEL A CONTRIBUTION

Parmi les bénévoles, Jean-Claude LENOIR et Charles FRAMMEZELLE ont été pris pour cible par les pouvoirs publics et injustement condamnés à de très lourdes amendes : plus de 8000 € et de la prison avec sursis.

CONTRIBUONS AU PAIEMENT DES AMENDES

A Calais, des centaines de migrants (irakiens, somaliens, afghans...) dorment dehors dans le froid depuis la fermeture du Centre de la Croix Rouge de Sangatte en novembre 2002.

Dans de contexte, seules des associations apportent le minimum de dignité auquel chaque être humain a pourtant droit.

Parmi les bénévoles, Jean-Claude LENOIR et Charles FRAMMEZELLE ont été pris pour cible par les pouvoirs publics et injustement condamnés à de très lourdes amendes : plus de 8000 € et de la prison avec sursis. Parce qu’il faut réagir :

* Face à une nouvelle attaque contre des militants associatifs

* Quand on s’en prend à des bénévoles qui défendent des causes humanitaires justes

* Quand un procureur prétend qu’on doit condamner des hommes « qui n’ont peut-être pas dit ce qu’on leur reproche, mais qui l’on pensé »

* Quand on condamne pour injures racistes un militant qui mobilise l’essentiel de son énergie pour soutenir les migrants de toutes origines qui dorment dehors dans nos villes.

* Quand on condamne des associatifs qui assument une mission que l’Etat devrait remplir.

* Pour que cessent une fois pour toutes les intimidations contre les mouvements syndicaux et associatifs.

CONTRIBUONS AU PAIEMENT DES AMENDES

Adressez votre contribution financière

Par chèque à l’ordre de

SALAM Calais, Soutien Militant Association SALAM Calais Maison Pour Tous 81. Bd Jacquard 62100 CALAIS

Par virement :

Caisse d’Epargne

Agence Calais rue Paul Bert

Etab

Guich

Compte

Clé 16275 20500 04031270486 51

mention : Salam Calais- Soutien Militant

- Plus d’informations : Salam Calais

- Cet article provient de :Association Faut qu’on s’active !



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