Plus de 650.000 civils irakiens sont morts à la suite de l’occupation de leur pays en mars 2003 par l’armée américaine et ses alliés, estiment des spécialistes de santé publique américains et de l’université de Bagdad, dans un article mis en ligne jeudi par The Lancet.
La précédente estimation, parue dans la même revue médicale britannique en octobre 2004, était d’environ 100.000 morts de civils liées à cette invasion entre mars 2003 et septembre 2004.
Cette nouvelle estimation "sans distinction entre civils et militaires" précisent les auteurs s’étend jusqu’à juillet 2006. Sur les 655.000 morts estimées, soit un peu plus de 200 000 par an, et 4 000 par semaine, environ 601.000 sont dues à des causes violentes.
Des tirs ont provoqué la moitié environ (56%) des décès dûs à des causes violentes. Les morts attribuables aux forces de la coalition représenteraient 31% de cette même catégorie, d’après Lancet. Les attentats en revanche, ne seraient à l’origine que de 13% à 14% des morts. Le taux de mortalité brut est passé de 5,5 pour mille habitants par an, avant l’intervention américaine, à 13,3 pour mille habitants pendant la période d’occupation.
"Une pareille progression constitue une urgence humanitaire. Il s’agit du conflit international le plus meurtrier du 21ème siècle. Il est urgent qu’un organe international indépendant examine le respect des Conventions de Genève et autres standards humanitaires dans ce conflit", concluent les auteurs.