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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Birmanie : Total pollue la démocratie

stoppons le TOTALitarisme en Birmanie

Source : MSF / 4/07/2005

Compte tenu des preuves disponibles et des attentes de l’opinion, comme de l’intérêt même du groupe pétrolier français, une seule solution est envisageable : le retrait de Total de Birmanie. L’entreprise doit cesser d’apporter un soutien politique et financier au régime militaire. Rester en Birmanie revient à se rendre complice des violations des droits de l’Homme qui sont commises. C’est aussi faire fi des souhaits exprimés par les partis d’opposition élus démocratiquement ; c’est surtout placer la recherche du profi t au-dessus de toute forme de responsabilité sociale de l’entreprise. L’investissement de Total en Birmanie présente des risques importants pour l’image de la firme à travers le monde.


Total doit indemniser intégralement l’ensemble des victimes de violations des droits de l’Homme commises par les militaires chargés de protéger la zone du gazoduc.

Total doit s’interroger sur l’effi cacité de sa Charte Éthique, laquelle est appliquée en Birmanie et dans les autres pays où elle est présente, ainsi que sur celle du Code de conduite de Total E&P Myanmar2. Leurs principes généraux doivent être renforcés pour répondre aux normes des Nations unies et assortis de mécanismes de contrôle contraignants et indépendants afi n de veiller à ce que le comportement de l’entreprise fasse l’objet d’une évaluation fi able, à intervalles réguliers.

CONTEXTE

Le Myanmar - appelé Birmanie jusqu’en 1988 - est dirigé depuis les années 60 par une junte militaire. Le principal parti d’opposition, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), avait pourtant gagné les élections en mai 1990. Les résultats n’ont toutefois jamais été reconnus par la junte et aucun parlement n’a été constitué, malgré une forte pression internationale.

En novembre 2001, le pouvoir a vécu cependant un profond remaniement. Plusieurs ministres gouvernementaux ont été limogés, mais les trois généraux les plus puissants sont restés à leur poste et la dirigeante de la LND, Aung San Suu Kyi a été placée en résidence surveillée. Elle n’a été libérée qu’en mai 2002, après 19 mois de détention. À sa libération, les militaires avaient promis à la LND de pouvoir s’organiser librement dans le pays. Si le parti a pu réouvrir quelques uns de ses bureaux, aucune possibilité de lui a cependant été donnée de véritablement s’organiser.

Après plusieurs mois qui laissaient malgré tout présager une amélioration de la situation, les militaires ont à nouveau arrêté Aung San Suu Kyi le 30 mai dernier, lors d’une embuscade. Elle se trouve actuellement en prison. Les militaires ont également déclaré l’assignation à résidence des principaux dirigeants de la LND et la fermeture de tous les bureaux du parti dans le pays.

Détérioration de la situation sanitaire

Confrontée à un manque de moyens - dû en partie à son isolement diplomatique -, la junte a continuellement diminué ses dépenses dans les domaines de la santé et de l’éducation. Ainsi, depuis la fin des années 80, la situation sanitaire s’est beaucoup détériorée au Myanmar : la majeure partie de la population - principalement les groupes les plus défavorisés et les plus marginalisés -, a peu ou pas d’accès aux soins de santé primaire. Les régions frontalières avec la Thaïlande sont celles qui souffrent le plus de problèmes de malnutrition, accompagnés d’un niveau plus élevé de maladies comme la malaria. Celle-ci reste la cause principale de mortalité au Myanmar, suivie par la tuberculose et le sida.



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