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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Fermez Guantanamo maintenant !

Près de 400 militants d’Amnesty devant la statue de la liberté à Paris demandent la fermeture du camp de détention

11 janvier 2007

Près de 400 militants d’Amnesty International se sont rendus samedi 06 janvier 2007 devant une réplique de la Statue de la Liberté à Paris à l’occasion des 5 ans de Guantanamo (la date officielle d’ouverture est le 11 janvier 2002).

Vêtus d’une combinaison orange et d’un masque blanc, ils ont manifesté symboliquement devant l’emblème américain de la liberté afin de demander la fermeture du camp de détention de Guantánamo Bay.


On estime à 775 le nombre d’hommes qui ont été placés en détention à Guantánamo depuis janvier 2002. Fin novembre 2006, 345 avaient été libérés ou transférés dans quelque 26 pays différents. L’immense majorité de ces hommes n’ont jamais été inculpés et sont aujourd’hui libres. Aujourd’hui, environ 420 détenus de plus de 35 nationalités sont toujours incarcérés.

Amnesty International estime que Guantánamo doit être fermé, non seulement parce que des violations des droits humains flagrantes ont été régulièrement observées dans ce centre, mais également parce qu’il symbolise le mépris des États-Unis pour le droit international dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».

"Ce centre est la partie visible, mais bien peu transparente, d’un iceberg aux sombres facettes : détentions illimitées et au secret, « restitutions », recours à la torture et aux traitements cruels, inhumains ou dégradants" a déclaré Geneviève Sevrin, présidente d’Amnesty International France.

Amnesty International a été parmi les premiers à réclamer la fermeture de ce camp de détention, devenu le terrain symbolique d’une situation de non-droit. La responsabilité de trouver une solution conforme au droit international pour les détenus de Guantánamo incombe en premier lieu aux États-Unis à qui Amnesty international demande de fermer le camp et de libérer les personnes détenues ou de les inculper et les juger conformément aux normes internationales d’équité.

Afin d’instaurer une sécurité durable et de rendre réellement justice aux victimes du terrorisme, il convient de juger les terroristes présumés dans le cadre de procès équitables et de respecter les droits humains de tous les détenus. Pourtant, depuis 2001, date des premières arrestations en Afghanistan, les autorités américaines s’efforcent systématiquement d’empêcher les milliers d’hommes dont des mineurs détenus sous leur tutelle dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » d’avoir accès à la justice. Certains sont incarcérés depuis cinq ans en l’absence de réexamen judiciaire des motifs de leur détention et des conditions de cette dernière.

Vendredi 5 janvier, 93 749 pétitions réclamant la fermeture du camp de Guantanamo ont été remises à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Cependant, les représentants diplomatiques n’ont pas dénié recevoir une délégation de l’organisation malgré les multiples demandes de rendez-vous.

Au moins 400 personnes d’environ 35 nationalités sont toujours détenues sans inculpation ni jugement à Guantánamo. Le régime de détention illimitée qui prévaut à Guantánamo provoque une grande détresse chez les prisonniers et leur famille.

En juin 2006, trois d’entre eux ont été retrouvés morts dans leur cellule ; ils s’étaient apparemment pendus. Beaucoup d’autres ont tenté de se suicider. Désespérés, certains ont entamé des grèves de la faim et ne sont restés en vie, parfois contre leur gré, que parce qu’ils ont été nourris de force dans le cadre de procédures douloureuses.

Tout le régime carcéral de Guantánamo - qui se caractérise par sa dureté et son aspect punitif, ainsi que par la détention illimitée et l’isolement des détenus - est assimilable à un traitement cruel, inhumain ou dégradant, contraire au droit international.

Les enquêtes militaires sur les allégations de tortures et de mauvais traitements directs contre des détenus ne sont pas conduites correctement.

Guantánamo est devenu un symbole d’injustice et de violence dans la « guerre contre le terrorisme » menée par le gouvernement des États-Unis.

Amnesty International a été l’une des premières organisations internationales à réclamer sa fermeture et continue de faire campagne dans cette perspective.

Ailleurs, les détenus « de grande valeur » sont maintenus en détention secrète par les Etats-Unis dans des lieux inconnus (« sites noirs »). Certains n’ont plus jamais donné signe de vie après leur placement en détention.

Amnesty International demande que tous les centres de détention placés sous la responsabilité des États-Unis soient immédiatement ouverts à des observateurs indépendants.

Tout établissement servant à soustraire des personnes au droit international humanitaire et au droit international relatif aux droits humains doit être fermé.

Tous les détenus de la « guerre contre le terrorisme » doivent être rapidement inculpés d’une infraction reconnue par la loi et jugés équitablement, sinon ils doivent recouvrer la liberté. Ils ne doivent pas être simplement envoyés dans un autre pays où leurs droits seront bafoués.

POUR EN SAVOIR PLUS :
- Amnesty campagne Guantanamo



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