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Comment la hausse des prix alimentaires affecte les plus démunisSource : Programme Alimentaire Mondial 29 octobre 2013 La hausse des prix alimentaires frappe de plein fouet les familles les plus vulnérables qui dépensent 60 à 80% de leur revenu pour se nourrir. Presque tout le monde se rend compte lorsque les prix alimentaires s’envolent. Mais pour une famille pauvre qui lutte pour joindre les deux bouts dans un pays en développement, les conséquences sont particulièrement dévastatrices. Pourquoi ? Ce n’est pas le simple fait de gagner moins, d’autres facteurs contribuent à cette situation. Par exemple, quelqu’un qui achète du pain dans un supermarché en Europe paie environ un euro dont 14 centimes pour le pain lui-même. Le reste comprend les frais d’emballage, de transport, de publicité et d’autres coûts associés. Donc, si le blé coute deux fois plus cher, le pain ne coutera que 14 centimes de plus- une augmentation relativement faible et facile à gérer. Cependant, les populations démunies dans les pays en développement n’ont pas l’habitude d’acheter du pain tout prêt. Elles achètent plutôt de la farine. Donc si le maïs coute deux fois plus cher, cela devient très difficile de faire face à une telle hausse surtout car elles dépensent la majorité de leur revenu mensuel en nourriture. En effet, les ménages les plus pauvres dans les pays en développement dépensent 60 à 80% de leur revenu en nourriture. Lorsque les prix s’envolent, ils doivent dépenser encore plus de leur revenu (déjà) faible pour se nourrir. Ainsi, il leur reste très peu pour acheter/payer d’autres biens nécessaires comme les vêtements, le loyer, les médicaments, les fournitures scolaires et au fur et à mesure, ils commencent à limiter ces dépenses. Choix difficilesDe plus, les familles commencent à réduire leur consommation d’aliments nutritifs comme par exemple, on mange moins de fruits, de légumes et de viande. Les gens consomment plutôt les aliments de base comme le blé, le riz ou le maïs qui ne peuvent pas répondre pleinement à leurs besoins nutritionnels quotidiens en vitamines et en protéines, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé surtout chez les enfants de moins de 2 ans. Si une famille possède des chèvres ou des poules, elle décidera peut être de les vendre. Ceci les aide à gagner un peu d’argent mais pourra être nuisible à l’avenir car ils n’auront plus de lait ni d’œufs. Une telle perte de biens les poussera au bord du gouffre. Le PAM s’associe aujourd’hui à deux autres agences des Nations Unies, la FAO et le FIDA, pour lancer ensemble un appel pour « une réponse internationale rapide et coordonnée » afin d’éviter que la situation actuelle ne dégénère pour atteindre le même degré que celle vécue dans de nombreux pays en 2008. Filets de protection sociale« Il nous faut agir sans délai pour éviter que ces chocs de prix n’aboutissent à une catastrophe touchant des dizaines de millions de personnes au cours des prochains mois. » ont déclaré les chefs des trois agences aujourd’hui. Lire la déclaration. Une des meilleures façons d’aider les plus démunis à résister aux effets les plus dévastateurs de la flambée des prix alimentaires consiste à renforcer les filets de protection sociale- des systèmes qui permettent de nourrir les plus vulnérables lors des crises et chocs. Ces systèmes pourront prendre la forme de repas scolaires, de soutien aux petits agriculteurs ou de programmes d’appui nutritionnel auprès des mères et des enfants.
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